Théo GirarD "PENSÉES ROTATIVES"
MOBILE/STABILE
Une oeuvre d'art vivante et immersive inspirée par alexander calder
CRéation 2026/2027
En 2018, Théo a créé « Pensées Rotatives », un orchestre de 15 musiciens pour lequel il écrira en 2026 un nouveau répertoire inspiré des œuvres du grand artiste américain Alexander Calder (1898-1976). Une sorte d'extension du travail du compositeur américain Earle Brown avec la sculpture calderienne « Chef d'Orchestre » (1964), mais dans ce cas, le Mobile serait incarné par l'orchestre lui-même.
Pour Pensées Rotatives #2, il imagine son orchestre comme une sculpture musicale à mi-chemin entre un Stabile et un Mobile de Calder. Le contrebassiste et le compositeur joueront sur l'équilibre (harmonie, timbre) et le mouvement (polyvitesse, fluidité, inertie), notions aux frontières de l'art, de la danse et de la musique.
Le public d'un musée, regarde l’œuvre peinte, s'en approche, fait un pas de côté, pour en savourer toutes les subtilités. Chez Calder on peut tourner autour des Stabiles, se mouvoir au gré des souffles invisibles qui poussent les Mobiles. Mobile/Stabile sera à la croisée du concert et de l'oeuvre "caldérienne", orchestre dans lequel le public pourra se mouvoir et inversement.
Principes d'écriture
La beauté des créations mobiles de Calder tient dans leur simplicité apparente, dont la nature (le vent, le soleil) s'empare, laissant à chacun.e la liberté de plonger dans une image non figurative. Théo Girard projette d'analyser une sélection de Mobiles sous plusieurs angles pour en tirer des principes d'écriture : mouvement (révolution, inertie, poids), équilibre, influence des élements extérieurs, nombres d'éléments.
Dès la gestation de Pensées Rotatives#1, Théo savait que l’outil qu'il venait de créer cachait des milliers de combinaisons que seuls le travail et le temps lui permettraient de découvrir. Dans l'oeuvre Mobile de Calder que la nature dirige, il trouve une source inépuisable d'inspiration pour aborder cette nouvelle phase créative.
Pensées Rotatives s'entend lui aussi un pendule complexe : un système dynamique qui consiste en deux ou plusieurs pendules interconnectés dont les mouvements sont imprévisibles et imprédictibles où différentes forces entre en jeu (rappels, frottemements).
Alexander Calder (1898-1976)
Après être passé par la peinture, par les sculptures figuratives (le Cirque de Calder), il a ensuite creusé un sillon sculptural tout à fait original basé sur le mouvement et l'équilibre. Notions qui prennent un sens tout à fait intéressant quand on les pense de manière musicale.
Théo Girard aime la sensibilité empirique de cet artiste. A Roxbury (Connecticut - USA) ou à Saché (Touraine - France), il le regarde comme un artiste/artisan besogneux, méticuleux qui sublimait les matières qu'il travaillait pour en faire des œuvres uniques.
Dans un catalogue d'exposition daté de 1940, Jean-Paul Sartre exprimait son point de vue sur l'artiste et ses oeuvres : "Calder ne suggère pas le mouvement, il le capte. Il attrape de vrais mouvements vivants et il les façonne. [...] Calder ne voulait rien sinon créer des gammes et des accords de mouvements inconnus.” Sartre dit encore de ses Mobiles qu’ils “sont des êtres étranges, à mi-chemin entre la matière et la vie”.
Calder est l'artiste du 20e siècle qui a mis du mouvement dans la Sculpture. Avec l'aide de moteurs dans un premier temps puis simplement en connexion totale avec la nature dans un second temps. Ce sont des pièces de métal taillées et agencées avec une telle précision qu’il en résulte un équilibre magnifique et envoûtant.
Connexion France-USA
Calder était un francophile convaincu. Après une première période française (1926-1933) lors de laquelle il rencontre entre autre Marcel Duchamp à Paris, qui sera à l'origine de l'appellation "mobile". Calder retournera sur ses terres alors que les tensions politiques européennes vont mener à la seconde guerre mondiale. Il sera un soutien sans faille aux artistes français et décidera de venir s'installer définitivement en Touraine à partir du milieu des années 50. Son retour ira de paire avec la création de son atelier, dans le village de Saché, qui est devenu depuis un lieu de résidence mondialement reconnu.
Théo Girard s'est régulièrement rendu aux USA ces dernières années pour parfaire sa pratique du jazz et des musiques improvisées, et à cette occasion il a ne rate jamais une occasion de séjourner à New York et d'aller au Moma ou au Whitney Museum qu'il affectionne particulièrement. Ce dernier abrite le "Cirque de Calder" (conçu alors qu'il était en France) et alors que le vernissage d'une rétrospective en hommage à l'artiste va avoir lieu dans ce même musée, Calder meurt à New York d'une crise cardiaque le 11 novembre 1976.
Pensées Rotatives
Pensées Rotatives est un orchestre de musique écrite et improvisée créé en 2018 qui a la particularité d’être circulaire, mobile et immersif. Conçu comme une expérience musicale extraordinaire pour le public et comme une épreuve pour le compositeur et chef d'orchestre que j'essayais de devenir, je me trouve à présent face à la question : où emmener ce projet ensuite ? La réponse viendra sûrement de mon affection pour l'intensité de l'art cinétique et mobile d'Alexander Calder
pré-selection d'oeuvres intéressantes à analyser
distribution en cours
15 artistes dont:
4 flûtes
4 trompettes
4 saxophones
1 batteur.se
1 metteur.se en espace
Théo Girard I contrebasse, compositions
Inspirations
Pistes de travail
croquis de travail d'un objet sonore commun à tou.tes les musicien.nes de l'orchestre
croquis de travail d'un objet sonore commun
à tou.tes les musicien.nes de l'orchestre
modes de jeu
croquis de travail : Stabile
Pensées Rotatives #1 - Extrait
Texte de presse
(par Mathieu Durand)
"C’était le printemps de la disparition de Dr. John, le sorcier de La Nouvelle-Orléans. Il faisait chaud, très, très chaud, comme un été en Louisiane. Hors et dans le chapiteau du festival Jazz sous les Pommiers à Coutances, la transpiration était à son niveau maximum. Pendant un instant, Théo Girard a même craint pour la justesse des instruments qui, comme les humains, ne raffolent pas des excès de température. Et puis, Les Pensées Rotatives se sont mises en route. Une véritable aventure sons et lumières pour le public littéralement entouré, embrassé, enivré par l’orchestre XXL du contrebassiste français.
Liner notes
(by Sebastian Scotney)
There are those very special events… you only realise afterwards how much you would have liked to have been there. Richard Lee, writing for LondonJazz News about the memorable concert from the 2019 Coutances Festival which has been vividly captured on disc here, wrote: “The arrangements put me in mind of early Mike Gibbs: quite joyful and optimistic, punctuated with some jauntier, occasionally menacing motifs recalling Fables of Faubus or Kurt Weill. For me this was one of the highlights of the festival.”
Après écoute
(par Christophe Joneau)
L'orchestre sonne merveilleusement. Au delà du professionnel, du cachetonage. Bien au delà... C'est de la musique! La cohésion, l'adhésion au discours me paraissent évidentes. La confiance est présente. Ils, elles sont là. Ici et maintenant. Pas facile de fédérer autour d'une écriture toutes ces personnes si riches. Toutes ces énergies consacrées à la musique. Cette synergie qui laisse la place à l'expression individuelle. Cette addition d'individualités qui finit par constituer un collectif. Un vrai propos. Bravissimo !